L’arrivée des Grecs en Provence et en Corse : modèles de chromosomes Y de la colonisation grecque archaïque de la Méditerranée occidentale.

Un nouveau document publié par King, Underhill, Chiaroni Et Al, tente de démêler la contribution du chromosome Y des anciens établissements grecs aux régions du sud de la Provence et de la Corse. Leurs conclusions dans l’analyse des données est que plus de 17% des lignées paternelles en Provence pourraient être d’origine grecque ancienne. L’étude elle-même se concentre sur E1b1b1b V-13 en tant que marqueur grec de signature. Leurs conclusions suggèrent également que le sud de la France a eu peu de contribution de la période néolithique. Toutefois, la façon dont ils en sont arrivés à ces conclusions, même si elles peuvent être valides, pourrait être, en partie, erronée. Le sud de la France, en particulier autour des zones d’essais le long du Rhône, n’était pas seulement un territoire romain, il faisait partie de « Rome » elle-même, avec une représentation sénatoriale. L’étude tente de nier la contribution du E-V13 de sources romaines en comparant la Provence à d’autres régions conquises par les Romains comme l’Espagne et l’Angleterre. Cette comparaison est des pommes et des oranges car le sud de la France était beaucoup plus étroitement intégré dans l’Empire romain que la plupart des autres régions en dehors de l’Italie d’aujourd’hui. Par conséquent, certains des E-V13 trouvés dans le sud de la France peuvent être indicatifs de la colonisation romaine et pas seulement d’origine grecque.

L’article suggère également que les sous-clades d’haplogroupe G2a3a-M406 et J2a4h-M530 sont indicatives des migrations néolithiques. L’absence de ces sous-clades suggère donc une contribution néolithique faible ou nulle à la constitution génétique actuelle de la Provence. Cette hypothèse peut conduire à de fausses conclusions car G2a3a et J2a4h sont probablement indicatifs d’origines multiples en provenance du Moyen-Orient et basées sur certaines méthodes de datation pourraient être indicatives de migrations post-néolithiques. Il est donc concevable que les auteurs s’intéressent aux bons haplogroupes mais aux mauvaises sous-clades pour estimer les contributions néolithiques à la constitution génétique actuelle du Sud de la France.

Au-delà des critiques, les auteurs fournissent des preuves solides que l’établissement des Grecs dans le sud de la France se reflète dans la composition génétique actuelle des hommes de la région. Il existe des corrélations claires entre les haplotypes et leur étude implique une analyse beaucoup plus approfondie des sous-clades et des STR d’haplotypes, ce qui permet des comparaisons plus précises. Associée aux témoignages archéologiques, à la viticulture et aux connaissances historiques, cette région du sud de la France porte aussi dans ses gènes des traces d’origines grecques anciennes.